Merci à Serge Mroncz pour l'article !
10 août 1922 -|- Paul Nusbaum[]
Paul Nusbaum (à gauche) avec 4 hommes du 8ème R.A.P. (1916)
Paul Nusbaum (à droite) avec, (de gauche à droite), Émile Coulonge et Jules Fury, avril 1911 à Belfort
© Serge Mroncz
L'Alsace, 15-06-1914
Le Grand Écho du Nord, 12-08-1922
Paul Nusbaum débute dans le cyclisme à l’âge de 15 ans et demi, conciliant travail à la boulangerie familiale de Belfort et apprentissage de la compétition. Coureur d’avenir, il passe indépendant et entraîne dans sa roue son ami, et camarade de club des Sports Réunis Belfortains, Émile Coulonge. Au printemps 1914, son ascension est stoppée nette : il doit être hospitalisé après une lourde chute à mi-parcours d’un Grand Prix Peugeot dont il menait le groupe de tête composé des champions Augendre, Pélissier et Valloton. Symbole prémonitoire d’un destin brisé, cette épreuve inachevée aura été son ultime course.
Après 5 années de guerre dans l’artillerie, où il fût notamment cycliste de liaison, Paul Nusbaum s’engage comme démineur volontaire avec son frère Marcel et devient chef de groupe. Le 10 août 1922, une explosion de munitions le surprend aux abords du fort de Cerfontaine : c’est la mort au bout de la route pour l’ancienne étoile montante du cyclisme franc-comtois. Avec lui les artificiers Caillault, Hesbin, Laurenceau et Perron périssent en service commandé de désobusage.
Au cœur du village avesnois de Cerfontaine, une stèle commémorative inaugurée le 16 novembre 2018 associe leur mémoire à celle de tous ceux qui ont péri dans le désobusage des régions sinistrées aux lendemains de la Grande Guerre. Érigé avec le soutien du Souvenir Français (siège national et comité local de Maubeuge-Val de Sambre), de la commune de Cerfontaine et de la Communauté d'Agglomération Maubeuge-Val de Sambre, ce lieu de mémoire unique en France vient rappeler un siècle plus tard le sacrifice, jusque-là oublié, de ces héros obscurs de la bataille pour la paix.
Cadet d’une fratrie de 7 enfants, Paul Nusbaum était né le 10 septembre 1890 au hameau du Rondelot de Fesches-le-Châtel (Doubs). Inhumé le 16 août 1922 au cimetière de Brasse à Belfort, ses restes y reposent aujourd’hui encore dans la tombe familiale, désormais anonymisée, tandis que son nom est inscrit sur le monument aux morts belfortain du square du Souvenir. Son frère aîné, Henri Nusbaum, tombé face à l’ennemi le 30 juillet 1916, demeure sans sépulture connue.
Source[]
- Serge Mroncz - "Paul NUSBAUM : double héros", Coups de Pédales n° 177 (24), novembre-décembre 2016, p.33-38.
Photographie stèle Alain PANNIER